Protestation = consommation ?

Est-ce que ma souris peut sauver le monde?

Pas selon Evgeny Morozov, l'auteur qui a popularisé le terme "slacktivism".

La protestation à coup de clics ne semble pas gêner du tout les gouvernements sauf dans les pays où le simple fait d'utiliser un avatar provocateur est considéré comme un geste de provocation grave.

Le psychologue Danois C. Jorgensen a créé une page FB suivi par plus de 27,000 personnes pour protester contre une  fausse rumeur qu'il avait inventée pour les besoins de son expérience.

On peut évidemment interpréter ces résultats de bien des façons, mais il est clair que les gens n'ont pas beaucoup réfléchi à leur geste, qu'ils ont suivi aveuglément une personne en qui ils avaient confiance dans l'espoir de plaire à cette personne, d'être bien vus d'elle, ce qui confirme les thèses sur la grande part de narcissisme et de mimétisme dans les sites sociaux.

Quand les protestations fonctionnent, elles semblent être appuyées par des organisations qui font de l'argent en devenant des ONG/GO (Gentils Organisateurs) comme Avaaz.

Que peut alors faire un individu seul?

Dans une société où le seul dieu admis de tous est la consommation, la réponse, sans charme, est de frapper le système là ou nous avons encore de l'influence. Et sans même évoquer la notion de boycottage (il y a des boycottages qui peuvent vous faire perdre votre job... La France, par exemple, a une loi qui s'y intéresse spécifiquement.), il est toujours légitime d'exercer une préférence. Infiniment pas sexy, mais qui a dit que la liberté ne coutait pas cher.