L’ardoise de Lance Armstrong

Lance Armstrong commente le Tour 2017 sur un balado.

 

Ses commentaires sont intelligents et toujours aussi politiques. Les bons coureurs le sont toujours. Rien de tel pour éliminer des adversaires hors course et sur le parcours. Ses réponses aux questions de l’hôte sont toujours complexes. Sa méthode ressemble d’ailleurs un peu à celle de Kissinger qui débute systématiquement ses réponses par :

« Il y a x facteurs à considérer… ».

 

Le danger de ce type de réponses est d’oublier un des facteurs en cours de route.

Voir Rick Perry.

 

Il y a quelques jours, il a fait plusieurs commentaires sur le côté désuet de ASO... Il semblait assez mal renseigné sur les plus ou moins récentes améliorations (caméras dans les voitures des équipes, échanges téléphoniques avec des sachants externes, etc.) apportées à la télédiffusion des courses sur route. Il ne savait pas que Radio Tour était partiellement partagé avec les télédiffuseurs. Il n’a pas mentionné Velon.

Il a réservé son principal reproche à l’ardoisier du Tour, une femme depuis quelques années, ce que ne manque jamais d’annoncer les organisateurs, comme s’il s’agissait d’une révolution. Longtemps, les femmes furent interdites dans les voitures suiveuses. Dalida a bien réussi à faire un petit tour il y a fort longtemps, petit tour écourté par un incident malheureux, mais c’est une autre histoire...

Source

 

M. Armstrong s’est donc amusé à ridiculiser l’utilisation de l’ardoise. Ses arguments semblaient logiques. Pourtant ils ne résistent pas à l’analyse. En conclusion, il suggérait de simplement annoncer verbalement les écarts aux coureurs.

OK.

Disons qu’il y a une échappée de 20 coureurs dans une étape de plaine : 2 Français, 3 Allemands, 4 Italiens, aucun Canadien, 3 Flamands, 2 Polonais, 1 Kazakh, 2 Colombien et 3 Basques.

Dans quelle langue l’ardoisière doit-elle annoncer les écarts ? ;-)

Autre facteur à considérer : lorsque la course se joue, les facultés d’écoute des coureurs sont inversement proportionnelles au nombre de watts développés. Cris et chuchotements sur le Tour ?

 

Enfin, dernier élément de réponse qui relève de l’accessoire : le Tour existe parce qu’il honore ses traditions. Tous les châteaux que l’on voit sur ses routes ont eu un jour seulement 35 ans. Personne n’a songé à les détruire pour faire du neuf. Le Canada est à peine plus vieux que le Tour. L’ardoise du Tour, c’est le « Je me souviens » qui ose dire son nom : tradition.